L’arthrose de cheville

  • L’arthrose de cheville consiste en une usure du cartilage qui est la surface de revêtement des os permettant de se mouvoir l’un par rapport à l’autre.
  • L’arthrose de la cheville provient d’une « usure » de l’articulation ou peut être consécutive à un traumatisme.
  • L’arthrose de cheville entraîne une douleur à la marche et dans les activités quotidiennes. Elle peut provoquer une boiterie et limiter le périmètre de marche.

Existe-t-il des traitements non chirurgicaux ?

Il existe en effet plusieurs traitements qui permettent d’améliorer et de retarder le geste chirurgical :

  • La kinésithérapie est un traitement qui permet d’entretenir la mobilité articulaire et la trophicité musculaire. De plus les traitements à basse fréquence type TENS ont un effet antalgique.
  • L’infiltration : les corticoïdes et la viscosupplémentation (gel articulaire ) ont également des propriétés antalgiques qui peuvent être durables (jusqu’à 6 mois) en fonction de l’avancée de la maladie.
  • Les antalgiques classiques ainsi que les anti-inflammatoires participent également à l’armada thérapeutique dont peut bénéficier tout patient.

A quel moment dois-je me faire opérer ?

Il n’y a pas de moment défini. Il s’agit avant tout d’une discussion avec votre chirurgien pour une chirurgie orthopédiste afin de déterminer la gêne réelle de votre pathologie et l’incidence que celle-ci a sur votre vie. Le but étant de vous aider à gérer le plus longtemps possible  les douleurs dans un vie active et exigeante. Lorsque ces critères ne sont plus respectés il convient alors d’envisager une chirurgie.

Quelles sont les opérations possibles ?

Il existe deux types d’interventions : la prothèse totale de cheville et l’arthrodèse

1-La prothèse de cheville consiste à remplacer les surfaces articulaires de l’articulation par un système de prothèse qui permet de garder le mouvement de la cheville. La prothèse de cheville est relativement fiable mais grevée  par un taux de reprise relativement important. Le chirurgien doit exercer une sélection rigoureuse des patients pour obtenir de bons résultats le plus longtemps possible.

2-L’arthrodèse de cheville consiste à faire fusionner deux pièces osseuses ensemble. L’articulation est donc bloquée de façon définitive. Il s’agit de la chirurgie la plus fiable pour contrôler les douleurs et retrouver une bonne fonction. L’arthrodèse, dans la majorité des cas aura notre préférence car elle permet de « réaxer » une cheville déformée suite à  un traumatisme et surtout, lorsque la fusion est acquise, cette chirurgie est définitive contrairement à la prothèse de cheville qui nécessitera forcément une reprise chirurgicale.

Les suites opératoires

  • La durée d’hospitalisation est la même pour les deux interventions allant de 2 à 4 jours.
  • La prothèse de cheville permet un appui complet immédiat en fonction des douleurs. La rééducation est longue pouvant aller jusque 6 mois.
  • L’arthrodèse nécessite une immobilisation plâtrée de 3 mois. Un suivi radiologique et scanographique est nécessaire pour déterminer si la fusion de l’articulation est complète. Au terme des 3 mois, la botte plâtrée est enlevée et l’appui complet est autorisé d’emblée.

Conclusion

L’arthrose de la cheville peut être très invalidante dans la vie de tous les jours. Une consultation avec votre chirurgien orthopédique vous permettra de réaliser un plan de traitement « à la carte » pour vous permettre de poursuivre votre vie et mener à bien vos projets.

L’instabilité de cheville

Qu’est ce qu’une instabilité clinique de cheville ?

  • Tout sportif ou non sportif a déjà expérimenté une « torsion de cheville ». Cela peut arriver de façon sporadique et non répétée au cours de la vie. Se faire une entorse ou deux au cours d’une année ne signifie pas que l’on a une cheville instable.
  • L’instabilité réelle est en fait ressentie par le patient dès que celui-ci marche sur un terrain instable et qu’il appréhende de façon constante que sa cheville « lâche ».
  • Une cheville instable est une cheville qui « lâche » régulièrement lors d’activité sportive comme dans la vie courante.

Ma cheville se tord régulièrement. Que dois-je faire ?

Votre médecin généraliste pourra vous donner de précieux conseils et vous prescrire une attelle et des examens complémentaires. La suite de la prise en charge nécessite un avis spécialisé qui vous permettra de comprendre la pathologie et les possibilités thérapeutiques qui s’offrent à vous.

Je n’ai pas envie de me faire opérer existe-t-il d’autres possibilités ?

  • Très souvent les instabilités de cheville peuvent être traitées sans devoir être opérées.
  • Un traitement par rééducation peut bien souvent re-stabiliser une cheville qui ne l’était pas. Les chevillères ligamentaires peuvent également pallier, dans une certaine mesure, l’instabilité de votre cheville.

J’ai déjà fait plein de kiné et je ne vois pas d’amélioration, que faire ?

La rééducation consiste à  tonifier les muscles stabilisateurs de la cheville tels que les péroniers. Lorsque l’instabilité est trop importante, les muscles n’arrivent plus à « endiguer » l’instabilité. La solution chirurgicale s’impose alors.

Quelles sont les techniques ?

Il existe de nombreuses techniques décrites : dans notre centre nous avons choisi une technique permettant de recréer tous les faisceaux lésés et permettant ainsi de reconstituer une l’anatomie de la cheville. Nous les faisons à partir d’un tendon que nous prélevons dans le même temps opératoire.

Quelles sont les suites opératoires ?

  • Après la chirurgie, la cheville est immobilisée pendant 6 semaines permettant la cicatrisation du transplant (c’est à dire le tendon qui va servir à recréer le ligament).
  • Après six semaines la cheville est déplâtrée et la rééducation commence. Celle-ci peut durer de trois à six mois. La reprise professionnelle est tolérée après trois mois post opératoire si il s’agit d’un travail de bureau. La reprise sportive après six mois.

Quelles sont les suites opératoires ?

  • Après la chirurgie, la cheville est immobilisée pendant 6 semaines permettant la cicatrisation du transplant (c’est à dire le tendon qui va servir à recréer le ligament).
  • Après six semaines la cheville est déplâtrée et la rééducation commence. Celle-ci peut durer de trois à six mois. La reprise professionnelle est tolérée après trois mois post opératoire si il s’agit d’un travail de bureau. La reprise sportive après six mois.

L’hallux valgus

L’hallux valgus est une déformation de l’avant-pied touchant le premier rayon. L’orteil a tendance à se déformer vers l’extérieur venant créer un conflit avec le deuxième orteil. Outre le caractère inesthétique, l’hallux valgus peut entraîner des douleurs notamment au chaussage. Le conflit se fait sur le bord interne du pied donnant des douleurs à la marche.

Existe-t-il un traitement conservateur

  • En premier lieu il s’agit de l’adaptation du chaussage pour limiter les douleurs. Les chaussures à talon sont à proscrire.
  • Les semelles peuvent corriger la statique du pied visant à modifier les points d’appui et particulièrement diminuer les contraintes sur le premier rayon.
  • Les attelles de nuit n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.

Quand faut-il opérer ?

  • Une fois que le traitement conservateur aura été réalisé et n’ayant pas la preuve de son efficacité, l’option chirurgicale pourra être envisagée.
  • Une prise en charge efficace de l’hallux valgus avec des résultats optimaux doit se faire avec une déviation modérée. Lorsque certains patients ayant attendus très longtemps viennent consulter avec une déformation sévère, les résultats peuvent être moins bons avec un risque de récidive plus important.

Quelle est la technique du service ?

Nous réalisons de préférence une technique dite du « chevron »

  • Il s’agit d’une ostéotomie de l’extrémité distale du métatarse. Le chevron a une forme de V ce qui lui confère une auto stabilité.
  • Nous pouvons ensuite le faire littéralement glisser pour corriger la déformation.
  • Nous réalisons, à la carte, une ostéotomie de la première phalange et / ou des rayons latéraux.
  • Tout ceci est décidé au cours de la consultation pré-opératoire.
  • Tous les gestes chirurgicaux qui sont planifiés sont discutés et expliqués au patient afin que celui-ci soit acteur de sa guérison.

Quelles sont les suites ?

  • Le pansement du pied est fait de façon stérile au bloc opératoire et n’est plus touché jusqu’à la consultation de la 3ème semaine.
  • L’appui complet est autorisé d’emblée protégé par une chaussure de Sober. Cette chaussure ne vous permet pas de faire des grands déplacements mais offre néanmoins une bonne autonomie. Cette chaussure a la propriété de décharger l’avant-pied. C’est à dire que lorsque vous marchez, vous ne mettez pas le poids de votre corps sur l’hallux qui vient d’être opéré.
  • L’ostéotomie consolide en 6 semaines. C’est à ce moment, après une radiographie de contrôle, que votre chirurgien vous autorisera à marcher sans la chaussure de Sober.
  • La reprise du travail peut être envisagée à partir de six semaines.

J’ai entendu dire que la chirurgie du pied ça faisait mal ?

La chirurgie du pied comme toutes les chirurgies des extrémités est douloureuse. Cette douleur peut vous accompagner plusieurs semaines, toutefois les douleurs les plus importantes sont rencontrées en post-opératoire immédiat. Nous avons mis en place plusieurs stratégies pour que nos patients soient confortables à domicile :

  • Nous réalisons une infiltration de tous les tissus mous lors de l’opération. L’anesthésique local à longue durée d’action vous soulagera pendant 48 h environs.
  • Une équipe spécialisée dans l’algologie et les perfusions vient à votre domicile, tous les jours. Cette équipe évalue votre douleur et adapte le traitement pour vous soulager totalement.

Est-ce que mon pied va être gonflé ?

  • L’œdème post-opératoire va vous accompagner pendant plusieurs semaines. L’opération va perturber durablement le retour veineux et l’inflammation au niveau du site opératoire va entretenir ce phénomène.
  • Il faut compter deux mois pour retrouver un pied « d’allure normale » . Vous remarquerez alors que le pied a tendance à être encore gonflé en fin de journée.

L’arthrose de l’hallux (hallux rigidus)

Qu’est-ce qu’un hallux rigidus ?

  • L’hallux rigidus est une maladie qui s’installe insidieusement. Lorsque le pied devient symptomatique, une adaptation du chaussage devient nécessaire. La prise d’antalgiques peut parfois être nécessaire.
  • Lorsque les douleurs deviennent trop importantes et que la gêne au chaussage devient difficilement gérable, une indication chirurgicale peut devenir nécessaire.

Existe-il des traitements alternatifs à la chirurgie ?

  • L’hallux rigidus se manifeste par une raideur importante au niveau de l’articulation proximale du gros orteil. Cette raideur gêne la marche et s’accompagne de douleur.
  • L’articulation est souvent déformée par des néoformations osseuses appelées ostéophytes qui créent un conflit dans la chaussure.

En quoi consiste une cure d’hallux rigidus ?

Il existe plusieurs possibilités de traitement de l’hallux rigidus :

  • Dans notre institution nous pratiquons une arthrodèse. Ce geste consiste à bloquer l’articulation malade par un système de plaque et de vis. L’articulation est avivée de façon à la faire fusionner.
  • L’immobilisation de l’articulation permet de supprimer les douleurs au niveau du pied.

Quelles sont les suites ?

  • Cette chirurgie s’effectue en ambulatoire. L’antalgie est gérée par une équipe spécialisée dans l’antalgie par perfusion.
  • L’appui est autorisé d’emblée protégée par une chaussure de Sober qui permet de mettre l’avant du pied en décharge.
  • Des rendez-vous avec votre chirurgien se font à 3 semaines et six semaines pour vérifier la bonne cicatrisation osseuse.
  • Aucune rééducation n’est nécessaire.